Dans la rue à Madagascar, je suis dans la vie.
Dans la rue, en France, les gens marchent, les gens passent, les gens roulent, parfois les gens parlent
Dans la rue à Madagascar, les gens vivent.
Ils marchent, ils mangent, ils travaillent, ils vendent, ils achètent, ils dorment, ils jouent, ils attendent, ils parlent, ils chantent, ils cousent, ils prient, ils cuisinent, ils construisent, ils transportent des marchandises, ils courent, les enfants jouent, les femmes allaitent.
Dans la rue, il y a souvent des animaux qui semblent déambuler seuls : des zébus, des canards, des poules, des chèvres …
Dans la rue à Mahajanga, quand je circule, je partage la chaussée avec beaucoup de monde : les piétons, les autres deux-roues, les vélos, les pousse-pousse, les bajaj, les voitures, les camions, les taxis-brousse et bien sûr les charrettes à zébus. La nuit quand je roule sur ma mobylette, je dois faire attention, il n’y a pas beaucoup d’éclairage public et les charrettes, les cyclistes, les pousse-pousse et les piétons ne sont pas éclairés.
Dans la rue à Mahajanga j’ai envie de flâner, mon regard est appelé partout à la fois. Il y a tellement à regarder : un étalage de bassines colorées en plastiques ou de mangues alignées par tailles et par couleurs, des guirlandes de tongs ou de casquettes, un menuisier qui fabrique un meuble, une femme qui fait cuire des beignets de patates douces, des gendarmes qui discutent tranquillement à l’ombre, un enfant qui pousse un bâton équipé de roulettes, un flamboyant tout en fleurs, des tissus multicolores…. et tant d’autres choses. Mais dans la rue, quand je veux regarder autour de moi, il vaut mieux que je m’arrête. Oui. Car dans la rue, à Madagascar, les trottoirs sont parfois « piégés ». Il y a des trous, des flaques, des canaux d’égouts ouverts, des déchets entassés, des tiges en fer qui dépassent et des racines d’arbres qui soulèvent les pavés.
Dans la rue, on marche souvent sur la chaussée car même si il y a un trottoir, les échoppes y sont installées.
Dans la rue à Madagascar, il y a des publicités. Colorées, drôles, belles, parfois désuètes ou un peu effacées, elles sont peintes à la main sur les façades et souvent signées par l’artiste qui les a réalisées.
Dans la rue, j’ai vu les coureurs du semi-marathon de Mahajanga.
Dans la rue, le cortège du Président de la République est passé la semaine dernière. Avec les 4×4 rutilants et clignotants, les soldats armés et les klaxons hurlants. Je me suis garée sur le côté.
Dans la rue, il y a des panneaux qui font sourire.
Dans la rue, il y a parfois des odeurs désagréables, d’essence ou d’égouts.
Dans la rue, il y a de la poussière et du bruit.
Dans la rue, il y a parfois beaucoup de monde.
A Mahajanga, j’aime marcher et circuler dans la rue.
Super reportage S, merci c’est magnifique.
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Merci ! Un vrai poème.
PS : Ha ha « le coup de baguette magique » est à tenter 😉 !
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On est transporté dans ta rue… merci pour cet instant inspirant. En l’écoutant (j’ai une conteuse à la maison 😊) j’avais les illustrations qui me parcouraient le cerveau. Merci de nous faire profitez de tes expériences avec ce flow ☺☺
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chacune de vos séquences me fait voyager merci
Bon Noel les pieds dans la mer
Des bises à vous
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