Dans 3 jours c’est Noël et nous sommes bien loin, ici, de nos représentations de cette fête telle qu’elle est célébrée en France.
Là-bas dès fin octobre, nous sentions Noël arriver, accompagné du froid, des bonnets, gants, écharpes, bottes … Et que dire du mois de décembre où les maisons s’illuminent, les enfants s’excitent et leurs parents partent à la chasse au(x) cadeau(x), les pères Noël se multiplient, les rayons de supermarchés débordent et les caddies aussi … En bref, quand c’est bientôt Noël … ça se sent, ça se voit, ça ne peut pas se rater !
Ici ce n’est pas tout à fait pareil dans notre esprit d’européens.
D’abord, il fait très chaud en ce moment et ce simple détail ne colle pas avec « notre » mois de décembre. Pas non plus de débauche de sapins, guirlandes et éclairages dans les rues. Les rues ne sont pas très éclairées habituellement, tout le monde n’a pas l’électricité, il y a régulièrement des coupures de délestage … alors les guirlandes qui clignotent ne sont certainement pas une priorité. Elles sembleraient surement un peu déplacées.
Pour ce qui est des sapins, ce n’est pas une espèce végétale présente ici. Et quand les malgaches coupent des arbres, c’est pour faire du charbon pour le vendre et cuisiner, pas pour décorer leur salon. Mais on trouve tout de même des sapins, sauf qu’ils sont en plastique et proviennent assurément de Chine. Il y a les modèles enneigés, les verts classiques et une autre espèce plus touffue avec le bout des branches colorées … Inédit !
Les échoppes qui vendent des articles saisonniers ont rangé les fournitures scolaires au profit des guirlandes, cadeaux, bonbons et décorations. Il y en a aussi qui vendent des jouets, neufs ou d’occasion.
Chez nous, rien ne montrait que Noël approchait, si ce n’est le calendrier de l’avent que j’ai « fabriqué » pour « Petit V ». Chaque année le sien est personnalisé et il faut bien conserver quelques habitudes … L’artisanat malgache m’y a beaucoup aidé.
Seul le supermarché rappelle Noël avec plusieurs sapins décorés, des guirlandes et des banderoles mais là non plus ce n’est pas l’excès : quelques chocolats dans les frigos (mais en 10 minutes à l’extérieur, ils seraient sans doute fondus), un rayon de jouets et voilà !
Cette dernière semaine le personnel portait un bonnet de Noël et un Père Noël était assis dans le hall d’entrée. C’est le seul que j’ai vu … Jusqu’à ce soir !
En effet, à l’école s’est déroulée la soirée de Noël organisée pour le personnel de l’établissement et leurs enfants. L’ensemble du personnel est concerné : les jardiniers, l’équipe d’entretien ou d’atelier, les gardiens, le personnel administratif, la direction, les enseignant(e)s …. Et un cadeau est offert à chaque enfant par l’Amicale, une association à laquelle chacun cotise selon ses revenus. Il y a une soixantaine d’enfants et le week-end dernier, j’ai accompagné trois collègues pour jouer les « lutins du Père Noël » et trouver quoi offrir à chacun. Vu le nombre, la matinée fut longue mais avec des collègues rodées, ce fut plutôt facile et le moment était agréable à partager.
Ce soir, le Père Noël est arrivé en véhicule local évidemment ! Pas question de traineau et de rennes ici … Mais une charrette à zébus, agrémentée de guirlandes et d’une belle structure en feuilles de palmes… J’ai adoré ! La plus belle arrivée de Père Noël que j’ai vue.
L’homme en rouge s’est ensuite installé sur une estrade. Les sobikas, paniers locaux, font de très belles hottes. Sa tenue était conforme à la légende: pantalon, veste, bottes, bonnet et barbe. Pas tout à fait adaptée à la météo du jour ! L’estrade était donc équipée d’un ventilateur. Indispensable !
Chaque enfant est venu à son tour pour chercher son cadeau. Les autres attendaient assis calmement. Ce fut déjà surprenant pour moi. Mais ce qui m’a encore plus frappé, c’est de voir que la grosse majorité a patienté presque jusqu’à la fin de la distribution pour ouvrir son paquet. Pour beaucoup d’entre eux, ce cadeau est probablement le seul qu’ils reçoivent et ils étaient vraiment heureux. Je n’ai pas pu m’empêcher de comparer ce moment à d’autres semblables vécus en France dans un brouhaha d’enfants qui courent, crient et s’énervent pour finalement recevoir un paquet, l’ouvrir précipitamment, jeter le papier puis retourner chahuter en ayant presque oublié ce qui vient de leur être offert. Le présent reçu a de la valeur, ici, différente de sa valeur marchande.
Finalement, ce n’est pas la taille du sapin, le nombre de guirlandes, la débauche d’illuminations, de nourriture ou les sommes dépensées dans les cadeaux qui font de Noël une belle fête. J’y pensais déjà depuis longtemps. Ma soirée vient de me le confirmer.
Cela dit, je souhaite tout de même un Joyeux Noël et de très bonnes fêtes de fin d’année à ceux qui me liront.
Bonnes fêtes de fin d’année
Bisou
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