La saison des pluies

Décembre à Madagascar, c’est l’été. Ou plutôt la saison des pluies. A Majunga, les premières pluies sont arrivées fin octobre. Depuis, il pleut de temps en temps, surtout la nuit et plutôt fort. Ce sont de grosses averses orageuses. Le reste du temps, il fait très chaud et assez humide. Rapidement après une douche, nous nous retrouvons de nouveau en sueur. Dormir sans ventilateur est pratiquement impossible. Il nous arrive de « dégouliner », même assis, sans rien faire. Et les moustiques sont un peu plus présents, même la journée.

Pendant ces vacances, nous avons choisi de découvrir Nosy Be. Le jour où nous avons quitté Majunga, nous avons essuyé notre première pluie « de jour ». Nous étions à la gare routière, attendant le départ du taxi-brousse. En restant à l’extérieur, même abrité, tout devient humide en très peu de temps. On se fait obligatoirement éclabousser et on patauge dans les flaques. La pluie tombe si fort que nous avons vu des enfants se doucher en riant, nus sous les gouttières.

Tous les passagers étaient dans le même cas que nous, alors cette fois, notre trajet en taxi-brousse a démarré avec une odeur de « chien mouillé », une nouveauté !

Sur la route, nous avons pu voir, qu’après deux mois de pluie, les paysages secs et déboisés des 200 premiers kilomètres ont déjà changés depuis notre dernier passage. Tout est vert, il y a de grandes étendues d’eau, les rizières se préparent, parfois la route est couverte de boue, reste d’une pluie torrentielle précédente.

Nosy Be est une île, à environ 20 km de la « Grande Terre ». Pour y accéder il faut prendre un bateau à Ankify. Nous avons choisi une « coque rapide ». Dès la descente du taxi, un marin « accueille » les voyageurs pour les inciter à embarquer avec lui. Il les accompagne ensuite jusqu’au guichet de la coopérative qui s’occupe de vendre les billets aux voyageurs. Le prix est le même quelque soit la coque. 15 passagers environ par bateau, mais celui-ci ne part qu’une fois complet, il faut donc parfois patienter un moment. Pour nous ce fut assez rapide, il était tôt et les passagers potentiel nombreux. C’était le 24 décembre, la lumière était belle et le ciel chargé, un temps de saison des pluies.

Nous avons un peu moins apprécié la météo quand après 10 minutes de traversée la pluie s’est abattue sur nous. La coque est rapide mais mal abritée. Nos vêtements de pluie nous ont surtout servis à protéger nos sacs de l’eau. A l’arrivée nous étions entièrement trempés et pressés de nous abriter. Nous avons aussi passé beaucoup de temps à essayer de faire sécher tout ce qui avait pris l’eau. Les ventilateurs peuvent aussi servir à cela …

Mais c’est comme ça, la saison des pluies.

C’est accepter que beaucoup de linge soit « un peu humide » tout le temps. C’est aussi choisir de marcher pieds nus dans la rue ou à l’extérieur plutôt que de glisser dans ses savates (on ne dit pas « tongs » ici!).

La saison des pluies c’est le « plic ploc » bruyant des gouttes sur les toits en tôle, qui nous réveille parfois la nuit.

C’est choisir d’aller se baigner quand on commence à avoir un peu froid, parce que l’eau est plus chaude que la pluie.

La saison des pluies, c’est passer du grand soleil à la pluie torrentielle en 5 minutes.

C’est voir certaines routes coupées par des flaques énormes et des chemins de terre où les voitures s’enlisent dans la boue.

C’est comprendre à quoi servent les « canaux » qui bordent les routes bitumées des villes et servent de trottoirs.

C’est croire qu’il pleut encore parce que les gouttes continuent de tomber des arbres et font le même bruit que la pluie.

C’est aussi voir que pour beaucoup, la vie continue parce qu’ils savent qu’après la pluie vient le beau temps … ce n’est pas grave d’être mouillé !

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