Réserve de Lokobe

La réserve de Lokobe est un petit parc national, une zone protégée, située à l’est de Nosy Be. Nous y avons passé une journée très agréable.P1100048

Lorsqu’on décide de faire du tourisme à Madagascar, plusieurs options s’offrent . Le plus simple est de consulter un prestataire ayant « pignon sur rue » qui se charge de tout organiser : les transferts (c’est à dire les trajets en voiture ou autre), les contacts avec les guides éventuels, la réservation des repas, le paiement des droits d’entrée …. Après avoir obtenu un premier tarif, il est ensuite possible de consulter un autre prestataire, pour comparer etc. La deuxième option consiste à tout déléguer de la même façon mais à quelqu’un qui nous aura abordé dans la rue ou qui nous aura été présenté ou conseillé par quelqu’un. En général les propositions de prestation sont les mêmes, ce sont les tarifs qui changent et la marge de négociation est plus importante. La troisième option est de tout faire par soi-même. C’est tout à fait possible, nous nous en apercevons petit à petit et notre journée à la réserve de Lokobe nous l’a confirmé. Ceux qui connaissent « Grand V » savent que la première option ne peut pas lui convenir : choisir une sortie sur un catalogue et payer le prix indiqué en bas de la page ce n’est pas dans son système de pensée. Il se tournerait forcément vers la troisième option, mais là, il est question de tourisme et c’est un peu hors de son champ de compétence, ou d’intérêt du moins … Nous envisagions cette sortie avec des amis. Avec une deuxième « S », nous avons rencontré un monsieur qui connaissait très bien la réserve étant originaire du village de pêcheurs tout proche. Il nous a d’abord proposé l’équivalent de la première formule à 90 000 Ariarys par personne. Nous lui avons expliqué que nous résidons à Madagascar, que nous avions une voiture donc pas besoin du transfert et que nous emporterions notre pique-nique, que ce prix était trop cher pour nous…. Après quelques négociations, le prix est passé à 100 000 Ariarys pour notre groupe de 7 personnes. La formule sur laquelle nous nous sommes arrêtés était la suivante. Nous devions rejoindre le village avec la voiture de « S ». Arrivés sur place, notre guide nous emmènerait dans sa pirogue et une deuxième (nous étions nombreux). Une fois à Lokobe il nous guiderait à travers la forêt. Nous pique-niquerions dans un endroit prévu pour cela puis repartirions dans l’après-midi avec les deux pirogues.

Le matin dit, notre guide nous attendait au rendez-vous. Au village de pêcheurs d’Ambatozavavy, le frère de notre guide nous a emmené dans sa pirogue. Tous les 7. Dans une seule pirogue. Nous avons retiré nos baskets et il les a entassées dans les extrémités, nous avons aussi posé nos sacs puis nous avons poussé la pirogue à l’eau. Nous nous sommes relayés pour aider à pagayer. Quatre d’entre nous au moins devaient participer à l’effort collectif. Pour ma part, j’étais plutôt chargée d’écoper, car cette pirogue traditionnelle prenait un peu l’eau. Peut-être était-ce dû au surpoids ? Notre guide nous a suivi à pieds, de loin, par le rivage accidenté et à travers la forêt très dense.

La traversée en pirogue nous a dévoilé de beaux paysages, des vues sur la grande terre, des zones de mangrove et de petites criques isolées. Puis nous sommes arrivés dans une baie calme et abritée, bordée de petites maisons traditionnelles où quelques pirogues étaient amarrées.

Nous avons poussé la pirogue sur le sable, récupéré toutes nos affaires puis nous avons avancé à travers le village, très propre et fleuri. Un bassine était prévue pour que nous puissions rincer nos pieds avant de remettre nos chaussures. Notre « guide » (les guillemets sont appropriés à ce stade de l’histoire) nous a rejoint, nous a indiqué la paillote où déposer notre pique-nique puis il nous a confié à Jean afin qu’il nous guide dans la forêt. Pour la rejoindre, nous avons traversé le village plein de charme. Des stands d’artisanat malgache étaient éparpillés le long du chemin et j’ai adoré l’étalage de nappes en coton brodées et ajourées. Les couleurs magnifiques, renforcées par la lumière du soleil et l’environnement luxuriant, le tissu battant doucement au vent, la qualité du travail des femmes, la naïveté des dessins, offraient un spectacle plein de fraîcheur et de poésie.

Dans la forêt, le spectacle était aussi au rendez-vous, celui de la nature cette fois. La luxuriance et l’abondance de végétation encore. Et les animaux ! Des lémuriens macaco en quantité, des caméléons, dont le plus petit au monde et un autre animal qui se rend invisible, de la famille des « uroplatus ». Il y avait aussi  des lémuriens microcèbes minuscules et endormis, de gros lézards et un boa constrictor. Il était immobile sous un arbuste. Nous nous sommes approchés. Le guide nous avait dit : « Il n’y a pas de serpent venimeux à Madagascar ». Celui-ci était gros, donc impressionnant, mais pas dangereux apparemment. Je me suis approchée. Et puis le guide a dit : « Celui-ci peut serrer et étouffer » au moment où un enfant blagueur a touché la queue du serpent avec un bâton. Le serpent a avancé brusquement et « Petit V » et moi avons fait un bon en arrière.

Nous avons aussi vu des lianes de vanille entourant des troncs lisses, des arbres immenses et noueux, des branches torsadées, des lianes … une petite jungle pour nos yeux d’européens. Certains ylangs, d’abord taillés pour la récolte des fleurs puis rendus à la nature , ont laissé leurs branches reprendre leur chemin vers la lumière et sont à présent très tordus. Des arbres fruitiers poussent aussi : les combavas, citronniers sauvages ; les jacquiers ou ampalibe dont les très gros fruits (plusieurs kilos) à la peau grumeleuse sont cuisinés par les malgaches quand ils ne sont pas mangés par les makis ; des arbres à pain …

Après 2 heures de balade et une belle collection de piqures de moustiques nous sommes ressortis, avons flâné sur les stands d’artisanat puis nous avons pique-niqué à l’ombre, sur des tables installées pour les touristes au bord de la plage. Après un petit repos sur la plage à l’ombre des cocotiers et une baignade dans la mer très chaude, nous sommes repartis en pirogue. Tous les 7 comme à l’aller …. notre guide, toujours à pieds et à distance. Motivés par le challenge de rattraper une autre pirogue nous avons essayé de pagayer en rythme pour plus d’efficacité. Nous avons remporté notre challenge, fait sourire le piroguier et sommes arrivés avant le guide piéton !

Bilan de la journée : la réserve de Lokobe est un endroit à ne pas rater et pour les excursions touristiques, mieux vaut se débrouiller !

Une réflexion sur “Réserve de Lokobe

  1. Impressionnes par la colonie de lémuriens, du boa, de l’énorme lézard et aussi……………………de la coupe de cheveux de Vincent.
    Un grand merci pour cette balade!

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