Cet article aura peut-être un air de redite, pourtant, à mon avis, j’ai écrit trop tôt sur la saison des pluies…. Bien trop tôt pour avoir une véritable idée de ce que cela signifie.
Aujourd’hui la chaleur intense est revenue depuis plusieurs jours mais après Noël et pour au moins 3 semaines, nous avons vraiment vu ce que sont les pluies tropicales.
A la fin de notre séjour à Nosy Be, il a plu quasiment sans discontinuer pendant 4 jours. Notre dernier jour sur place a été consacré à la recherche de solutions pour que nos bagages et leur contenu fassent la traversée sans être trempés. J’ai acheté de très grands sacs en plastiques mais, doutant de leur étanchéité, j’ai aussi prévu des sacs poubelles. Pour nous également car 2 minutes sous la pluie suffisent pour être aussi mouillé qu’à la sortie de la douche : 3 trous dans le sac et voilà de superbes imperméables, à la fois chics et efficaces !! Cette après-midi de course s’est elle-même déroulée sous la pluie et j’ai pu m’apercevoir à quel point marcher en « savates » lorsqu’il pleut est inconfortable : on glisse et des petits cailloux se logent partout et frottent, c’est très désagréable ! J’ai avancé pieds nus plusieurs fois mais ne pas voir où l’on met les pieds n’est pas sans risque ici … Et que dire de la couleur de mes orteils après cela ???
Nous avons passé deux jours à Ambanja en attendant notre taxi-brousse, dont une seule matinée sans pluie. Puis nous avons entamé notre trajet retour …. Épique encore une fois ! Et sans une période d’accalmie ! La pluie tout le temps, les vêtements mouillés, l’eau qui rentre par les joints des fenêtres ou la vitre ouverte du chauffeur. Vite, vite, enfiler son coupe-vent et ouvrir son parapluie lors d’un arrêt … vite, vite partir en courant dans la rue inondée, pieds nus, pour acheter de quoi boire ou grignoter … puis, vite, vite remonter, trempés malgré les précautions, dans le taxi et mouiller ce qui était encore sec …. Puis rouler et recommencer et finalement arriver …. sous la pluie. Ne reste plus, alors, qu’à tout faire sécher. Mais comment s’y prendre alors qu’il pleut encore et que l’air est saturé d’humidité?
Pourtant, ce n’est pas parce qu’il pleut, que toutes les activités s’arrêtent. Les bajajs, continuent de rouler, équipés d’un genre de rideau en plastique : plus ou moins épais, plus ou moins efficace aussi …
Les gens continuent de marcher dans la rue, avec des équipements de pluies variés, selon leurs priorités. Il y a ceux dont la tenue n’a rien à envier aux pêcheurs bretons ; ceux qui sont habillés comme à leur habitude mais avec des bottes ; les dames qui protègent leurs cheveux avec de petits bonnets de douche ; beaucoup de porteurs de parapluies et de coupe-vent mais surtout une très grande proportion de gens pieds nus. Car finalement pour marcher dans les flaques qui occupent parfois toute la largeur d’une rue, c’est plus facile. Il arrive aussi souvent de croiser des motos dont le passager tient un parapluie ouvert, c’est pareil pour les vélos. La technique malgache du vélo à deux est efficace : l’un assis sur le cadre tient le guidon, l’autre assis sur la selle pédale … et parfois tient le parapluie !
L’état des routes est également une donnée à prendre en compte. Est-ce dû à la mauvaise qualité du bitume, au grand nombre de voies secondaires non goudronnées ou à d’autres facteurs que j’ignore ? Mais la rapidité de détérioration des routes lors de la saison des pluies est impressionnante ! Un axe très emprunté par lequel nous passons quotidiennement était en bon état à notre arrivée au mois d’août. Aujourd’hui, certaines portions sont ensablées par des coulées dues à la pluie et percées d’énormes trous. La prudence est de mise et les ralentissements aussi. Chaque véhicule qui passe choisit l’itinéraire qui lui semble le plus pratique et peu importe le côté de la chaussée empruntée. Lors des heures d’affluence, il est indispensable d’être attentif, car les virages intempestifs pour éviter les trous sont fréquents.
En décembre, les canaux d’évacuation des eaux avaient été curés de tous les déchets qui s’y entassent. Il est facile de comprendre pourquoi en constatant qu’ils se transforment en petites rivières lorsqu’il pleut. Des opérations de curage sont encore fréquentes et les égoutiers ont un équipement pour le moins sommaire.
Dans les endroits où l’eau stagne un moment après la pluie, des solutions sont trouvées pour permettre au gens de passer « au sec » sans patauger dans la boue : morceaux de bois, grosses pierres, palettes, sacs de riz rempli de sable … on pare au plus pressé.
Pour ma part, j’ai fait l’acquisition d’une paire de chaussure formidables aux fripes. Grâce à elles je peux marcher dans les flaques confortablement et, étant donné leur couleur, je ne risque ni de perdre pied, ni d’être à côté de mes pompes !