Tana (première partie)

Antananarivo, capitale de Madagascar. Ou plutôt Tana, son diminutif, utilisé par tous … Nous en avons beaucoup entendu parler, avant ou depuis notre arrivée à Madagascar. De la bouche de vazahas, de touristes, de résidents et de malgaches aussi.

La pauvreté, la pollution, la mendicité, les embouteillages, l’insécurité, la foule, l’insalubrité, les sollicitations continuelles … selon les sources, le tableau ne faisait pas rêver et nous rendait même méfiants. C’est en partie à cause de cette réputation que nous avions choisi au mois d’août de partir pour Mahajanga directement depuis l’aéroport sans faire de pause à Tana. Avec le recul, ce fut une bonne idée. Nous étions déjà « émotionnellement chamboulés », une confrontation directe avec la ville aurait peut-être été de trop pour nous.

Mais après 6 mois de vie malgache, nous étions enfin prêts à aller la visiter. Nous en avions tellement entendu ; le moment était venu, pour nous, de nous faire notre propre opinion.

Un samedi à 5h30 du matin, nous approchions de la ville. Le jour commençait à se lever. Le soleil nous révélait petit à petit les collines verdoyantes au flanc desquelles des maisons hautes et colorées s’accrochent. Le ciel violet se reflétait dans les étendues d’eau qui entourent la ville. De chaque côté de la route de la digue : l’eau, les maisons qui semblent flotter au milieu, et déjà des hommes qui poussent des barques au milieu des nénuphars et des cressonnières. C’est là que sont cultivées les « brèdes » tous les légumes à feuilles qui ont une grande place dans la cuisine malgache.

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Nous, à l’intérieur du taxi, l’œil à peine ouvert, en tenue majungaise : short, tee-shirt, savates. A l’extérieur, une foule de jeunes en tenue de sport qui se dirigent vers les stades : bonnets, blousons, joggings. Je n’ai pas encore mis le nez dehors mais j’enfile en vitesse un jean et un sweat. Les portes s’ouvrent à l’arrivée chez Cotisse (la compagnie de taxis) et effectivement, à l’aube, à Tana, ça pique ! La ville est construite à 1300 m d’altitude et pour nous c’est presque un choc thermique.

Une fois nos bagages déposés à l’hôtel, il n’est pas encore 7h00 et nous marchons déjà dans la rue, dans le quartier d’Analakely, le centre de la ville basse. Les marchands installent leurs stands le long des pavillons du marché Zoma, l’avenue de l’indépendance nous semble bien tranquille et nous prenons un petit déjeuner dans la rue, au Zaimaka. Assis sur des petits tabourets en bois, au milieu des gens qui partent travailler, nous buvons un thé, un café et un lait chaud. Les malgaches, eux, mangent plutôt de la soupe de riz. Nous ne sommes pas encore convertis et préférons les mofobaolis (entre le gateau et le beignet, en forme de boule) ou les yaourts maisons.

Toute la matinée, nous arpentons le centre-ville. L’ancienne gare de Soarano, construite pendant la colonisation, très semblable à certaines gares françaises abrite à présent des boutiques et un restaurant.

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Nous longeons la voie ferrée. Des étals, souvent au sol, se succèdent tout le long sur plusieurs kilomètres, jusqu’au marché de « petite vitesse ». Là, les mêmes marchandises sont à vendre mais les étals sont abrités par des parasols qui protègent alternativement de la pluie ou du soleil : la viande, le poisson, les fruits et légumes, les animaux vivants, les accessoires de hi-fi ou de téléphonie, les fripes … les marchands se regroupent par «spécialités ». Et la foule est bien présente, dense. Comme la circulation. Cela nécessite d’être très attentif car les étals occupent souvent tout le trottoir, quand il existe, ce qui oblige les piétons à marcher sur la chaussée. Gare aux taxis, scooters, bus, voitures …. le trafic est incessant. Nous retournons ensuite vers l’avenue de l’Indépendance : large, avec un terre-plein planté de palmiers, des arcades de chaque côté. En s’y promenant, le vazaha ne manque pas d’être sollicité pour acheter des accessoires de téléphone, des souvenirs, des lunettes de soleil, des cigarettes, des paquets de mouchoirs, des DVD piratés, changer des euros, des dollars, des roupies …. « Grand V » a essayé, tous les taux de change sont connus !

Nous repassons plus tard devant les pavillons du marché d’Analakely et la densité de population a sérieusement augmentée depuis l’aube. Là encore, toutes sortes de vendeurs de rue : savates, lingerie, chaussures, fripes, papeterie, alimentation, épicerie, droguerie … Tout se trouve dans la rue, à condition de chercher et de ne pas être pressé. Nous  retrouvons aussi des marchands de tampons personnalisables. Nous en avions déjà vu à Diégo. « Petit V » choisit le sien, il est très beau.

Nous remontons enfin les escaliers d’Analakely pour rejoindre la ville haute. Tana est construite sur des collines, le marcheur s’en aperçoit rapidement. Nous rejoignons le square de la place de l’Indépendance, où trône une statue de Philibert Tsiranana, le premier président de Madagascar lorsque la colonisation a pris fin.

Puis nous atteignons notre hôtel qui nous offre une belle vue sur la ville au crépuscule et dans lequel, pour la première fois depuis 6 mois, nous nous endormons sous des couvertures. 1300 m d’altitude … ça rafraîchit !

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