Situées à 80 km de Majunga, les grottes d’Anjohibe sont un site à ne pas rater. Nous y avons passé 2 jours pour le week-end de Pentecôte et avons mesuré là-bas, encore une fois, notre chance de vivre pour quelques temps dans ce pays à la nature si belle. Son environnement et sa diversité sont des richesses à protéger.
Il n’est possible de rejoindre ce site qu’en saison sèche. C’est à dire entre avril/mai et octobre/novembre. Le reste du temps le débit des rivières est trop important pour circuler. Nous avions déjà envisagé cette escapade en avril mais le temps de trajet incertain nous avait découragé. Entre 4 et 6 heures pour parcourir 80 km … c’est un peu trop pour les vazahas que nous sommes, mêmes facilement adaptables !
Nous avons fait les 3h30 de piste dans un 4×4 conduit par un chauffeur. Nous étions aussi accompagnés par Bouba qui n’est pas seulement un petit ourson de Chine, ou un chanteur de rap mais aussi notre guide. Le trajet est très accidenté, il faut passer plusieurs radiers mais les paysages sont magnifiques pendant du début à la fin.
Arrivés là-bas en fin de matinée, nous avons déposé nos bagages dans les bungalows sommaires mais propres et agréables de l’ « écolodge de la grotte ». Ensuite, Bouba nous a emmenés tout près de là, au bord de la rivière. Nous nous sommes baignés dans une piscine naturelle. Quel régal de nager dans l’eau fraîche et claire, de sauter des rochers, dans un calme complet et une nature luxuriante. Nous étions seuls au pieds des palmiers. Une grande feuille de bananier nous a servi de nappe et c’était l’heure du pique-nique. Quelque sifakas blancs se sont approchés et « Petit V » nous a obligé à partager nos bananes avec eux. Habitués aux visiteurs, ils se sont laissés caresser.
Après le repas, nous sommes partis pour visiter la grotte. Cela fait bien longtemps que je n’en avais pas eu l’occasion mais celle-ci m’a semblé vraiment impressionnante. C’est un site connu, inscrit dans les guides et des touristes s’y rendent régulièrement mais il est resté presque « en l’état ». Là encore nous étions seuls et la découverte des lieux a eu un goût d’aventure. Pas d’éclairage, pas de rampe, pas d’escaliers aménagés. Une grotte à l’état brut. Des salles, succédant à des salles, plusieurs ouvertures vers l’extérieur, puis des zones sans autre éclairage que celui de nos lampes, des lianes pour jouer à tarzan, des stalagtites et des stalagmites au kilomètre, des concrétions en drapé, en boule, des ossements humains (apparemment une sorcière tombée d’un rocher …), un squelette d’hippopotame nain, des chauve-souris en nombre et même une rivière souterraine qu’il nous a fallu atteindre en rampant. Et là, sous terre … une pirogue attachée. Bouba, « Petit V » et « C » notre colocataire y sont montés pour une toute petite avancée. Au démarrage de cette visite, « Petit V » n’était pas très partant, il disait ne pas trop aimer se sentir sous la terre. Mais une fois que notre parcours est devenu plus aventureux, qu’il a fallu retirer nos chaussures pour marcher dans des zones humides et ramper dans la boue ; ses inquiétudes se sont envolées. Plus nous devenions sales, plus il était ravi ! D’après Bouba, les géologues ayant fait des relevés, annoncent que les galeries répertoriées mises bout à bout ont une longueur de 40 km, pourtant il reste encore des zones à découvrir.
Le lendemain, nous avons roulé 7km pour rejoindre un point surplombant la baie de Mahajamba. Des vues superbes, Madagascar nous en a déjà offert beaucoup, mais là …. ! Quelle beauté ! L’immensité à perte de vue, comme souvent ici, mais dans une variété de couleurs, d’éléments et de reflets inattendus. Le fleuve, les alluvions, la mangrove, la baie, la mer, le village de pêcheur en contrebas, les pirogues et la brousse autour de nous. Tout ça, sous l’azur du ciel. Quel cadeau !
Nous sommes descendus jusqu’au village de pêcheurs en contrebas pour une balade en pirogue, paisible, dans la mangrove. Les pêcheurs réparaient les filets ou les embarcations, d’autres discutaient sous les arbres, les poules picoraient, les enfants jouaient au foot, dans la rivière ou ramassaient des crabes bleus (oui, bleus !) … une calme ambiance de dimanche.
A notre retour, nous avons rejoint la rivière et sa cascade. La baignade fut bien rafraîchissante après la marche et les efforts à la pagaie. Se laisser asperger sous la cascade paraissait plutôt amusant mais, haute de 25 mètres, la chute de l’eau est plutôt violente. Le massage est plus que vivifiant et dynamique ! Là encore les sifakas étaient au rendez-vous à l’heure du pique-nique.
Nous avons terminé la journée par une promenade dans le village voisin, calme et tranquille au coucher du soleil.
Ce week-end aura été (une fois de plus) une très belle découverte qui nous a révélé quelques trésors de la région majungaise. Les lémuriens à caresser et qui grimpent sur les épaules resteront gravés dans la mémoire de «Petit V » pour longtemps. Une belle sortie de week-end où nous nous retournerons avec plaisir pour la partager avec de futurs visiteurs …
Vidéo signée « Petit V »
Superbes photos de ces grottes et de cette baie grandiose. Bien sur l’accès si difficile protège cette nature, mais que la vie doit-être compliquée pour les habitants
de ce village de pécheurs dans un tel isolement ! Quant à petit ‘V’ j’imagine son bonheur pendant ces contacts avec les sifakas.
Bisous .
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